- Article publié le 24 juin 2022
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93 I La CGT Energie du 93 apporte son soutien à deux jeunes militants de la filière
Le 15 février dernier, dans le cadre d’une action syndicale nationale à l’appel de la Fédération CGT Mines et Energie, visant à dénoncer les conditions de travail et les bas salaires, des pneus ont été dégonflés (et non crevés comme la direction a pu le rapporter) sur des véhicules « bleus » du site de La Courneuve.
Le directeur de la DR Enedis IDF Est, Laurent Perrault vise Yoann et Malek, représentants du personnel CGT élus au CSE de la DR Enedis IDF Est, en les traduisant en discipline les 29 et 30 juin prochain.
Pourquoi les avoir ciblés eux particulièrement ? Pourquoi avoir attendu plus d’un mois après l’action pour les convoquer en EP1 les 5 et 6 avril, puis en discipline ?
Explications :
Le directeur Laurent Perrault ne les a pas ciblés au hasard. En effet, le 8 mars dernier, nos 2 camarades ainsi que le DS CGT, signalent à ce directeur le comportement agressif et autoritaire du chef d’agence d’Ourcq (La Courneuve et Noisy le Sec) contre des salariés. Il a aussi tenu des propos sexistes envers la correspondante SLV de La Courneuve. Le Code du Travail précise bien dans son article L.2312-59 :
l’employeur doit mener sans délai une enquête conjointe avec les représentants du personnel, dès lors qu’il a connaissance d’un signalement sur des agissements sexistes, des faits de harcèlements, etc. Le Directeur ne mène aucune enquête, et ne répond pas aux représentants du personnel.
Le 24 mars dernier, après un CSE extraordinaire tenu suite à l’expertise soutenue par la délégation CGT et menée par Malek et Yoann contre le projet de la direction qui risque de désorganiser l’activité
de dépannage électrique (industrialisation des SMART GRIDS, découlant du projet ASGARD d’Enedis),
le Directeur les convoque en EP1 (entretien Préalable 1ère phase) les 5 et 6 avril.
Suite à ces EP1, se basant uniquement sur son « intime conviction », il croit reconnaitre sur les vidéos
de surveillance, parmi les visages dissimulés, ceux de Malek et Yoann participant à une reprise en main
de l’outil de travail. Il décide donc de les menacer de licenciement en les mettant en discipline les deux
derniers jours du mois juin...
Ce sont des militants comme Yoann et Malek, qui se battent pour l’intérêt général de leurs collègues,
mais aussi pour le service public. Comme en 2018, lorsque le syndicat CGT Energie 93 a pendant 11 mois réinvestit l’accueil physique d’EDF de La Courneuve, où Malek et Yoann, avec d’autres camarades, ont accueilli et réglé les situations, souvent compliquées, de plus de 1100 usagers dans l’impasse avec EDF ou les différents fournisseurs d’énergie.
Ces mêmes militants ne comptent pas leurs innombrables journées de grève non rémunérées, comme les manifestations, rassemblements, soutiens, etc.
Si certaines de nos actions ne font pas toujours l’unanimité parmi nos collègues, force est de constater que sans ces luttes, sans ces grèves, mais aussi sans ces formes d’actions, qui ne sont pas du vandalisme, la situation pour les salarié-e-s mais également pour les usagers seraient encore plus difficiles. Ce n’est que par ces moyens là que nous obtenons des conquêtes. Alors peu importe de savoir si Malek et Yoann étaient présents ou non le jour de cette action, le motif réel derrière cette menace de licenciement n’est autre que de faire taire la contestation des militant-e-s et toutes celles et ceux qui leurs résistent.
Pourtant :
Qui dégradent le service public de l’énergie, dont les usagers sont de plus en plus mécontents ?
Qui dégradent les conditions de travail ?
Qui amènent la souffrance au travail à un niveau jamais atteint dans nos entreprises ?
Qui externalisent toujours plus nos activités, précarisant le salariat intervenant ?
Les responsables de ce désastre sont les mêmes qui traduisent en discipline des militants pour des faits de grève !
Demain s’il n’y a plus de militants comme Malek, Yoann, et bien d’autres encore, qui pour organiser, mobiliser, accompagner les salariés ?
La voie sera totalement libre pour le patronat et les gouvernements comme Macron pour briser ce qu’il nous reste de nos conquêtes sociales et du service public de l’énergie.
En s’attaquant à deux jeunes militants CGT, c’est à toute la CGT, et à l’ensemble des salarié-e-s et aux usagers qu’ils s’attaquent !
Pantin, le 16 mai 2022