- Article publié le 21 août 2023
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A la rencontre de Michèle, agente de surveillance de la voie publique
Dans le cadre de la campagne "fier·es d’être fonctionnaires", Clément, stagiaire à la Fédération CGT des Services publics, est allé à la rencontre d’agents et d’agentes de la fonction publique territoriale.
Clément les a contacté·es avec un ton légèrement différent pour mieux aborder l’humain dans le travail et la manière dont les agents et agentes peuvent le ressentir.
Il fut un temps où être agent·e de surveillance de la voie publique était utile et agréable. Aider les gens, les informer, oui certes il fallait aussi leur mettre des PV mais après tout c’est le métier ! Michèle, agente de surveillance de la voie publique depuis maintenant 30 ans, nous raconte l’évolution de ce métier et les difficultés éprouvées.
L’histoire de Michèle en tant qu’agente de surveillance de la voie publique débute à Paris en 1993. Le contact quotidien avec la population et le civisme engendré par cette profession ont énormément joué dans sa décision de faire ce travail. Si les missions qu’elle a effectuées à Paris avaient plus de rapport avec celles de la police municipale, c’est parce que, dans cette ville, ce n’est pas le maire qui a le pouvoir de la police mais la préfecture, le personnel de la préfecture est donc mis à la disposition de la mairie de Paris.
En 2007, afin de suivre son mari, Michèle déménage à Angoulême. Là, elle trouva une ville et une façon de travailler complètement différentes.
Si le métier en lui-même lui plait beaucoup, l’évolution prise par celui-ci beaucoup moins. L’interaction avec les gens s’est fortement réduite depuis la mise en place du système LAPI (lecteur automatique de plaque d’immatriculation). Ce système a pour but de prendre en photo les plaques d’immatriculations et de les envoyer à un système informatique qui se chargera de les saisir via les caméras installées dans le véhicule, pour ensuite valider ou non l’infraction. A Angoulême, ce système fêtera bientôt ses 1 an, en octobre prochain pour être plus précis.
Si la façon de travailler à Angoulême n’est pas la même qu’à Paris, les conditions de travail ne sont pas plus faciles pour autant et doivent être améliorées. Si les véhicules permettent d’éviter d’avoir à se fatiguer, la charge psychologique est, elle, importante. Il faudrait également une meilleure manière d’informer les usagers, et même les agent·es eux·elles-mêmes, prévenu·es en dernier des changements sur la voie publique ou en ce qui concerne la signalisation. Il faudrait moins de LAPI, même si celui est plutôt léger. Mais, comme le dit Michèle, « on ne peut pas aller contre la modernité ».
Le plus dur dans ce métier est peut-être finalement d’expliquer les choses aux contrevenant·es, et puis ils·elles ne sont peut-être pas réceptifs·ves, ou ne veulent pas l’être car ils·elles assimilent surveillance à répression. Ce n’est pas l’image du métier que Michèle voudrait qu’on retienne mais c’est malheureusement celle qui retient le plus. Que faudrait-il retenir alors ? Sans doute l’aide et les réponses aux questions que ces agent·es apportent. Pour avoir un contact un peu plus agréable avec les autres, il existe d’autres missions données par le maire comme la surveillance à la sortie des points écoles ou le courrier à amener aux contrevenant·es.