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Petit dictionnaire de la novlangue XXIe siècle des relations sociales… et autres termes souvent usités mais peu définis De Stéphane Sirot

Au cours de son histoire, le syndicalisme français s’est employé à forger une doctrine
autonome, assise sur ses propres valeurs, composées d’un ensemble de notions lui permettant de développer des raisonnements lui offrant la possibilité de faire contre société. Cette démarche participe à expliquer l’importance longtemps accordée à une solide formation conceptuelle des militants, à la propagande, donc à la capacité à produire un discours alternatif et à le diffuser parmi les travailleurs voire, plus largement, dans une partie de l’opinion publique.

Depuis plusieurs décennies, les processus de transformation des rapports sociaux et de recentrage du champ syndical ont été accompagnés et portés par des notions jusque-là peu ou pas usitées par celui-ci, ainsi que de mutations du sens accordé à certains termes et expressions forgés par l’histoire du mouvement social. Conscient du pouvoir des mots, l’ordre dominant s’est employé à produire un vocabulaire de substitution et à le diffuser dans le corps social, pour s’imposer dans la bataille idéologique.

Au fond, renoncer à produire un discours autonome, ou faire usage sans les déconstruire des termes usités par le système en place, lui permet de s’auto-reproduire en neutralisant la capacité des contre-pouvoirs à poser leurs propres mots sur la société à laquelle ils aspirent.

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