La loi du 5 septembre 2018 pour la liberté de choisir son avenir professionnel a prévu dans son article 6 une obligation de certification, par un organisme tiers, des organismes réalisant des actions concourant au développement des compétences sur la base d’un référentiel national unique :QUALIOPI !

A quoi sert Qualiopi ? Vous avez dit qualité ?

D’après le site même du ministère du travail : « La marque Qualiopi vise à attester de la qualité du processus mis en oeuvre par les prestataires d’actions concourant au développement des compétences et à permettre une plus grande lisibilité de l’offre de formation auprès des entreprises et des usagers. »

Est-il besoin d’aller plus loin dans l’incohérence de la marque « Qualiopi » : il ne s’agit pas d’attester de la qualité des formations produites par les organismes mais de la « qualité du processus » !

Pour Qualiopi, peu importe la qualité des formations produites, tout ce qui compte, c’est « la qualité du processus »… La pédagogie et l’accompagnant des apprenants n’intéressent pas la logique de certification.
Pour mesurer cette « qualité du processus », Qualiopi exige le respect 7 critères déclinés en 32 indicateurs dont chacun fait l’objet d’une définition et d’une explication et qui fait ensuite l’objet d’un contrôle de conformité lors d’un audit de surveillance et d’un audit de renouvellement sur la base d’une liste de preuves à fournir…
Depuis la mise en place de Qualiopi, on en est déjà à la 9ème version du référentiel et de ses indicateurs…
Un maître de conférences en RH à l’Université de Paris-Est Créteil (UPEC), A. Perret, note que le danger ne se limite malheureusement pas à la lourdeur administrative : standardisation de la formation, limitation de la créativité, contraintes imposées aux formateurs au détriment de la qualité des besoins spécifiques des stagiaires…
Autant de fardeaux que connaissent au CNFPT, les CF, AF et secrétaires pédagogiques contraints de porter Qualiopi.

Qualiopi : cauchemar en antenne !

Au CNFPT, à ce jour, le dispositif Qualiopi ne concerne que les formations des demandeurs d’emploi dans le cadre des parcours de formation pour l’emploi de secrétaire de mairie, en partenariat avec France Travail.

On pourrait en rire si cette démarche n’était pas source d’épuisement professionnel des collègues du CNFPT frappés – telle une épidémie contagieuse- par ce dispositif.
Travail empêché, risques psycho-sociaux, dégradation de la qualité des conditions de travail et de la qualité du service public de formation professionnelle que rend le CNFPT : tels sont les principales conséquences de la mise en oeuvre de ce dispositif.

L’autorité territoriale nous dit : « ce dispositif n’a concerné que 44 parcours de formation et environ 900 agents… » mais dans les faits, la charge mentale que représente ce dispositif de formation est un véritable « cauchemar » pour les équipes qui ont la charge de l’organiser et de le mettre en oeuvre : mettre des croix dans un tableur EXCEL de 13 colonnes afin de renseigner l’assiduité des stagiaires, reformater des scénarios de formation dans un support type CNFPT, relancer une énième fois un intervenant pour obtenir un document exigé par QUALIOPI, transmettre des fiches stage issues de la GDAI, questionner les formateurs pour savoir quelles les langues étrangères ils parlent… [...]

– Communiqué intégral en téléchargement

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