Monsieur le Président,

Il est difficile pour la CGT de commencer cette formation spécialisée sur la santé au travail sans exprimer notre profonde colère contre les annonces du ministre de la fonction publique concernant la mise en place de 3 jours de carence et la baisse de rémunération pour les fonctionnaires en cas d’arrêt maladie.

Nous ne reviendrons pas ici sur le caractère démagogique des chiffres de Guillaume Kasbarian – ce même Kasbarian qui vient de féliciter Elon Musk chargé par Trump de « démanteler la bureaucratie américaine et déclare « J’ai hâte de partager les bonnes pratiques ». Ces chiffres, de nombreux experts ont démontré leur caractère manipulateur. Nous nous contenterons de souligner la violence des conséquences financières des mesures annoncées.

Le think tank le « Sens du service public » note ainsi que pour une entorse du genou, avec 14 jours d’arrêt maladie, la perte va de 410 euros bruts pour un agent de catégorie A à 278 euros pour un agent de catégorie C ; pour une grippe saisonnière (5 jours d’arrêt maladie) cela va de 320 euros à 215 euros.

200 euros en moins sur son salaire mensuel pour une grippe en hiver, quand on est agent de catégorie C et qu’on n’arrive déjà pas à finir son mois, c’est tout simplement inacceptable.

L’objectif n’est pas de préserver la santé des fonctionnaires mais de frapper toujours plus fort sur les fonctionnaires ; les dénoncer comme les responsables de tous les déficits de la France, les jeter en pâture à l’opinion publique.

L’heure est au conflit social comme disent nos camarades de la CGT Cheminots. Dans la fonction publique, la CGT est déterminée à faire reculer le gouvernement et à le contraindre à abandonner l’ensemble de ses mesures de régression sociale et à augmenter le point d’indice.

Et si l’on veut réellement s’intéresser à préserver la santé des fonctionnaires alors il faut prendre des mesures prophylactiques pour prévenir les maladies et leur diffusion et non sanctionner financièrement les agents malades.

Rappelons que dans une des études les plus récentes sur les pathologies déclarées aux employeurs, celle d’Humanis Malakoff de 2019, les 3 principales maladies des salariés générant des jours de carence sont les suivantes : les maladies saisonnières, les troubles musculo-squelettiques, les troubles psychologiques.

La 1ère mesure pour éviter la diffusion des maladies saisonnières lorsqu’elles sont virales, c’est de rester chez soi. Ce n’est surtout pas de venir au travail et diffuser le virus à ses collègues pour ne pas perdre une ou plusieurs journées de carence.

Concernant les 2 autres types de pathologies, ceux-ci doivent alerter notre F3SCT car ils sont au coeur du programme de prévention des risques et d’amélioration des conditions de travail (Papripact).

La situation appelle des mesures énergiques, rapides et efficaces de notre employeur.

A cet égard, il nous apparaît urgent d’accélérer la mise en oeuvre des mesures du PAPRIPACT concernant ces pathologies [...]

– Déclaration intégrale en téléchargement

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