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  • Article publié le 23 septembre 2024
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69 | La CSD CGT du Rhône et de la Métropole de Lyon dépose un préavis de grève le 1er octobre 2024

Madame le Préfet du Rhône et de la Métropole,

La loi dite de transformation de la Fonction publique de 2019 a porté un coup de canif à la nature même de la Fonction Publique Territoriale. Nombreux sont celles et ceux qui considèrent que le président Macron a déclaré la guerre aux services publics territoriaux et aux agents chargés de les mettre en œuvre, sur la base du « quoi qu’il en coûte ». Et bien que les personnels répondent toujours présent, avec sérieux, professionnalisme, abnégation dans le cadre de la lutte contre les conséquences de la pandémie de COVID-19, ils et elles subissent des conditions de travail de plus en plus dégradées, un mépris de leur qualification, une précarité d’emploi.

Depuis lors, les mesures de cette même loi de transformation de la Fonction publique se sont imposées aux forceps à l’ensemble des fonctionnaires : vol des congés avec le passage aux 1607 heures, lignes directrices de gestion de l’austérité, codification de notre statut et liquidation de la fonction publique de carrière, remise en cause de nos instances paritaires et de la représentativité de la voix du personnel dans ces mêmes instances...

La CGT condamne fermement le choix délibéré du gouvernement d’une politique d’austérité dont les effets sont dévastateurs pour les fonctionnaires, les salarié-e-s du public et du privé et les retraité-e-s. Il est grand temps que les institutions démocratiques prennent leurs responsabilités.

Or, le président de la République nous l’a bien fait comprendre tout au long de l’été : la nomination d’un Premier Ministre, « c’est qui je veux, quand je veux ». Emmanuel Macron se donne ainsi l’illusion de maîtriser encore un peu une vie politique qu’il a lui-même rendue chaotique, prétextant une clarification : un nombre record de députés d’extrême droite, une Assemblée Nationale éclatée, porteuse d’une forte instabilité. Ce hold-up démocratique a conduit à un large désintérêt et une perte d’espoir de la population dans nos instances politiques. Il va falloir réparer les dégâts politiques du macronisme.

D’ici là, Michel Barnier aura des problèmes économiques urgents à résoudre. Déjà, remettre de l’ordre dans les comptes publics : après 5,5 % de déficit budgétaire l’an dernier, autant pour cette année et autour de 5% pour l’an prochain, ceux-ci sont sur une mauvaise pente. Maitriser les déficits uniquement par la réduction de la dépense est impossible, et la stratégie macroniste d’attaquer la première source des dépenses, la protection sociale, conduit à un effet délétère sur la croissance et sur la société en aggravant les inégalités sociales. Le gouvernement Macron, par sa politique ultra libérale, a en effet permis également que les dividendes versés par les 40 plus grandes entreprises françaises aient atteint un niveau record en Europe, soit 67 milliards d’euros, alors même que les inégalités ne cessent de se creuser et conduisent à une réelle fracture sociale. Ce n’est ni plus ni moins qu’un vol en bande organisée, alors même que ce gouvernement nous a imposé une réforme des retraites injuste, une cure d’austérité pour les services publics, une casse du régime de protection sociale, une réforme de l’apprentissage, une réforme du régime senior, et j’en passe...Il faudra ainsi en passer par des hausses d’impôts bien choisies, notamment sur les grosses entreprises capitalistes et les grandes fortunes, et rompre avec le pseudo populisme poujado-fiscal de l’ex-ministre de l’Economie Bruno Le Maire, dont la seule proposition estivale a été de supprimer la taxation des primes des athlètes olympiques médaillés !

Le locataire de Matignon devra aussi trouver les moyens de faire renouer les entreprises françaises avec l’innovation. La politique de l’offre engagée depuis 2014 n’a rien donné : cette année-là, le déficit du commerce extérieur s’établissait à 15,4 milliards d’euros, il était de 56,4 milliards l’an dernier. A force d’octroyer des cadeaux fiscaux aux grandes entreprises sans aucune contrepartie qui délocalisent en masse dans les pays où les travailleurs sont exploités par le capital, l’économie française est à bout de souffle. A ce jour, 88 milliards d’exonération des cotisations sociales ont été réalisées aux entreprises, et cela ne cesse d’augmenter. La compétitivité se conquiert par des produits innovants et chers, pas par les baisses d’impôts sur les riches et les entreprises. Selon les données de la World Inequality Database, le 1% des plus riches en France concentrait 10,8 % des revenus en 2017 et 12,7% en 2022. Durant cette même période, le taux de pauvreté est passé de 14,1% de la population à 14,4%. Il va aussi falloir réparer les dégâts sociaux du macronisme [...]

Lire et télécharger le préavis en intégralité ci-dessous.



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