- Article publié le 28 janvier 2021
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84 | CGT Syndicat départemental du Vaucluse : Préavis de grève reconductible du 1er au 28 février 2021
Monsieur le Président,
Après 11 mois de crise liée aux mesures de lutte contre la propagation du virus de la Covid-19, force est de constater que la situation pour les travailleur.euse.s ne s’est pas améliorée, elle s’est même, pour la plupart d’entre eux, aggravée.
Ces derniers mois ont révélé au grand jour les conséquences de la destruction, par les politiques successives de ces dernières années, de notre système de santé et de notre fonction publique. Les alertes des professionnels de santé, et de l’ensemble des agents dans les écoles, sur les routes, en charge du ramassage de nos déchets, de l’assainissement sont brutalement validées.
Cette politique percute aujourd’hui de plein fouet les aspirations des fonctionnaires à exercer dans de bonnes conditions leurs missions de service public. La souffrance au travail est partout dans les collectivités : les horaires, bousculés en permanence, l’intensification du travail par manque d’effectifs, les injonctions contradictoires à la qualité tout en rognant toujours plus sur les moyens alloués, la culpabilisation permanente avec l’appel au professionnalisme pour compenser les insuffisances de l’institution, et au final trop souvent le constat d’être maltraitant avec les usagers malgré l’investissement et la conscience professionnelle.
La fédération CGT des Services publics constate que le gouvernement, ne renonce en rien à ses plans de démantèlement des statuts, du droit du travail, par une mise en œuvre au pas de charge de la Loi dite de Transformation de la Fonction publique (LTFP), de nos services publics pour le compte des profiteurs et des spéculateurs alors que l’urgence doit être maintenant le dégel immédiat du point d’indice pour toute la fonction publique et le rattrapage de ce qui a été confisqué depuis son instauration, la revalorisation immédiate des grilles et carrières.
La fédération CGT des Services publics convaincue que la loi de Transformation de la Fonction publique va continuer à porter gravement atteinte à la Fonction publique, aux fonctionnaires et aux services publics réclame son abrogation.
La possibilité réelle de se défendre syndicalement, la liberté de manifester, de se rassembler, de Syndicat Départemental CGT des personnels actifs et retraités du Département du Vaucluse contester doivent aussi être garanties à l’ensemble des travailleur.euse.s, et ceux et celles qui expriment leurs opinions ! Dans cette droite ligne, le projet de loi de « sécurité globale », porté par La République en marche et son allié Agir, recèle une kyrielle de mesures sécuritaires, dont plusieurs ont de quoi inquiéter pour notre démocratie et sont à rejeter sans débat.
Les agents publics ne veulent pas d’un retour au monde d’avant et comptent bien porter leurs revendications afin de reconquérir et de consolider un modèle social tel que celui pensé et construit par le Conseil national de la Résistance.
Par conséquent, la CGT continue de porter les revendications suivantes :
– Le dégel immédiat du point d’indice de la Fonction publique et l’augmentation des salaires du public et du privé sur la base du SMIC à 1 800 €, des pensions et des minimas sociaux ;
– L’abrogation de la Loi dite de « transformation de la Fonction publique » et l’abandon du projet de loi dite 4D et de celui de « Sécurité globale » ;
– Le rétablissement de l’Impôt Sur la Fortune et une contribution accrue du capital au financement des services publics ;
– L’arrêt des suppressions de postes et fermetures des services publics, la réouverture de services publics et sociaux de proximité pour répondre aux besoins des populations dans une organisation équilibrée et écologiquement responsable des territoires, qui passe notamment par un développement du transport ferroviaire, le réengagement financier de l’État dans le financement des services publics ;
– Le recrutement massif d’emplois statutaires et l’ouverture de postes nécessaires, à l’opposé des régressions contenues dans le plan Action Publique 2022 ;
– L’arrêt de tout processus d’augmentation du temps de travail et sa réduction à 32h par semaine ;
– La sauvegarde et le développement de notre système de protection sociale et de notre système de retraite, et le retrait du projet de système par points et d’allongement de la durée de cotisation voulu par le gouvernement ;
– Un aménagement équilibré du territoire qui passe par la lutte contre la concentration de l’activité sur les métropoles, véritables « territoires entreprises » au seul service des grands groupes donneurs d’ordres et de leurs actionnaires, par le maintien des départements et des compétences communales, et par le réengagement financier de l’État à hauteur des besoins exprimés ;
– Le maintien et le développement des libertés syndicales et démocratiques, dont le droit constitutionnel de grève ;
– Le respect plein et entier de la démocratie sociale, du syndicalisme, de son rôle de représentation des agents et de ses moyens de fonctionnement et d’intervention (Comité technique et CHSCT).
Des organisations de jeunesse et syndicales ont décidé d’impulser un processus de mobilisations tout au long du mois de janvier et début février pour la préservation et le développement de l’emploi et des services publics, contre la précarité.
La fédération CGT des Services publics, partie prenante de ces initiatives, appuie les mobilisations professionnelles, à l’instar des appels de la Santé le 21 janvier, de l’Éducation nationale le 26, de l’Énergie le 28, mobilisations engagées également pour la défense et le développement du service public, et appelle à la mobilisation le 4 février 2021.
Au Département du Vaucluse, sur le plan local, nous portons également l’exigence de :
– La mise en œuvre d’une étude d’impact sur les conditions de travail des agents dans toutes les Directions de l’ensemble des réorganisations et de la mise en place du télétravail, qui découlent des mesures du PCA et du PRA ;
– Une prise en compte de la situation réelle de travail des personnels et de leur mobilisation pendant les périodes de confinement, y compris pour l’attribution de la prime exceptionnelle Covid-19 ;
– Du respect des obligations statutaires toujours en vigueur notamment par la mise en œuvre d’étude d’impact sur les conditions de travail des agents dans le cadre de la réorganisation de grande ampleur des pôles, directions et services et dans l’attente la suspension de cette réorganisation ;
– Des moyens humains et financiers nécessaires, à hauteur des besoins du public et des enfants à protéger, afin de garantir à la fois, le maintien d’un dispositif de qualité et la mise en œuvre à égalité de droit des missions de service public, dont celui de la Protection de l’Enfance ;
– De l’arrêt des injonctions paradoxales régulières qui soumettent les agents à des difficultés psychiques et mettent en péril leur équilibre personnel ;
– De l’arrêt des changements incessants d’organisation du travail pour tenter de pallier le manque de personnel ;
– De l’arrêt des contraintes organisationnelles du travail liées à la gestion de la crise sanitaire, avec des dispositions qui semblent désormais s’inscrire de façon structurelle dans les pratiques ;
– De l’arrêt des empilements de notes et de procédures qui dépossèdent les professionnels de leur expertise sociale ou médico-sociale et leur fait perdre le sens et l’essence de leur métier et de leurs missions ;
– De l’arrêt des remises en cause des budgets, le maintien de tous les emplois et des capacités d’accueil et de placement de toutes les associations et des établissements publics ;
– De l’arrêt d’une gestion des postes éclatée et morcelée par pôles, mettant en concurrence les directions entre elles ;
– Du remplacement sans délais des agents absents et partant à la retraite ;
– La création d’emplois statutaires dans tous les services qui en ont besoin et l’arrêt de l’ouverture à des privatisations des missions d’entretien dans les collèges ;
– Du respect des obligations statutaires imposées par la loi en termes d’Instances représentatives du personnel et l’arrêt des manœuvres qui constituent une entrave à leur exercice ;
– L’intervention d’un agent de sécurité sur l’EDeS de Graville à Carpentras, le maintien de l’intervention sur les EDeS de De Lassone à Carpentras, d’Avignon Centre Ville-Est, d’Avignon Sud et d’Avignon Ouest sans limitation de durée et l’intégration de ces personnels dans les effectifs de la collectivité et le statut de la Fonction Publique Territoriale ;
– L’accès de ces agents à des formations permettant de faire évoluer les fonctions de ces postes sur des logiques autres que strictement sécuritaires ;
– L’arrêt d’une organisation de travail tournante de ces agents sur les sites concernés et la stabilisation de leur affectation dans un établissement, comme membre à part entière du collectif de travail de cet établissement ;
– Des moyens humains, à hauteur des besoins des personnes et des enfants handicapés, notamment des postes de titulaires à la MDPH et de la prise en compte de l’expertise des agents de la MDPH dans toutes nouvelles mises en œuvre d’organisation du travail et de procédures ;
– La prise en compte égalitaire des vœux des agents pour les affectations sur les nouveaux postes ou postes vacants, au plus près de leur résidence administrative, y compris pour les personnels d’encadrement ;
– De l’arrêt des procédures d’entretien professionnel mises en œuvre dans le cadre du RIFSEEP, permettant au cadre hiérarchique direct une individualisation de la fiche de poste de chaque agent ;
– De la mise en place de ratios à 100% pour les 3 catégories relatifs à l’avancement de grade ;
– Du respect des droits individuels à congés et du droit du choix au temps libre, et donc du retrait de la disposition pour 2021 de fermetures des services et de soustraction de trois jours de congés annuels…
Dans la période actuelle, afin de permettre aux agents, le cas échéant après extinction de toutes les autres voies possibles, de se mettre en grève, pour défendre leurs intérêts, porter leurs revendications et de prendre des décisions d’action, notre organisation syndicale dépose un préavis de grève de 0 h à 24 h pour les journées des 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20, 21, 22, 23, 24, 25, 26, 27 et 28 février 2021 pour l’ensemble des personnels de la collectivité.
Notre syndicat se tient à disposition pour être reçu dans le cadre de ce préavis, afin de porter les revendications des personnels.
Nous vous prions de croire, Monsieur le Président, à l’assurance de notre meilleure considération.
Annabelle Pascal
Secrétaire générale
Documents joints
1 Préavis de grève reconductibe du 1er au 28 février 2021 pdf