- Article publié le 1er avril 2025
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Conférence de presse de l’intersyndicale du 31 mars 2025. Éléments de l’intervention de la CGT Fonction publique
1 -Une conférence de presse qui intervient dans un contexte pour le moins inédit : celui d’un
basculement. Un basculement dans un monde toujours plus guerrier et conflictuel, où
instabilité et incertitude forment un climat d’anxiété et d’angoisse pour la population.
La surenchère guerrière portée par la France et l’Europe est à l’opposé de leurs positions
historiques.
L’ordre mondial construit en 1945 pour empêcher le fascisme et la guerre n’a jamais été aussi
fragilisé. Un basculement qui est aussi caractérisé par une internationale fasciste renforcée par
le binôme Trump/Musk.
Instaurer une « économie de guerre » qui a toujours pour conséquence d’imposer l’austérité
aux travailleuses et aux travailleurs, de remettre en cause les droits et les libertés et de
favoriser le capital et la finance.
2 - Au nom de cette prétendue économie de guerre, la Macronie et les organisations
patronales, plus particulièrement le Medef, mènent une guerre sociale qui pourrait prendre
des formes multiples et diverses contre le monde du travail.
3 - Nous insisterons plus particulièrement sur deux points :
* la poursuite de la mise en œuvre d’une contre-réforme des régimes de retraite toujours
rejetée par une majorité des citoyen.nes des salarié.es et adoptée - rappelons-le par 49-3.
La Cgt porte l’exigence de l’abrogation de la loi portant contre-réforme des régimes de retraite
et avec l’Unsa, la Fsu, Solidaires, nous réaffirmons que les 64 ans, c’est toujours Non.
Enfin, la Cgt réaffirme que d’autres choix sont possibles et finançables et que c’est dans ce sens
qu’elle a porté et qu’elle porte une proposition de conférence de financement.
* La poursuite d’une entreprise de démolition des services publics, de la fonction publique,
des agent.es publics, par la mise en œuvre de politiques d’austérité budgétaire ce qui pose
l’enjeu des lois de finances et de financement de la sécurité sociale 2026.
La Cgt Fonction publique dénonce et condamne l’annulation de 9,1 milliards de crédits d’ores
et déjà annoncés par le gouvernement. De plus, la porte-parole du gouvernement, Madame
Sophie Primas, vient d’annoncer l’organisation d’une conférence sur les finances publiques.
Contrairement à ce qu’elle affirme, la Cgt récuse toute forme de dramaturgie sur la situation
des finances publiques.
Nous le redisons aujourd’hui, la crise des finances publiques a été, est et reste organisée par
la politique fiscale, la baisse des cotisations sociales, les aides aux entreprises sans
contrepartie, etc.
* La poursuite de toute une série de politiques régressives à l’encontre des agent.es publics et
particulièrement :
– le maintien d’un jour de carence,
– la poursuite du non versement de la Garantie Individuelle de Pouvoir d’Achat (GIPA),
– le maintien à 90 % de la rémunération (baisse inacceptable de 10 % de la rémunération)
versée lorsque les agent.es publics sont malades.
La Cgt demande y compris au moyen d’une loi de finances rectificative que ces trois mesures
soient abandonnées.
4 - L’urgence est à la mise en œuvre d’une autre politique salariale, c’est un enjeu clé de la
période :
* sortir du gel de la valeur du point d’indice - l’augmenter de manière significative - garantir
son unicité - l’indexer sur l’inflation.
* procéder à une refonte des grilles indiciaires en cours de smicardisation. Une refonte qui doit
aussi permettre une revalorisation des filières à prédominance féminine.
* imposer l’égalité salariale et professionnelle entre les femmes et les hommes. La Cgt rappelle
que 63 % de la population active dans la Fonction publique.
5 - Développer et financer les politiques de protection et d’action sociales – Protection Sociale
Complémentaire - Droit au logement etc.
6 - Reconstruire la démocratie dans la Fonction publique dans un contexte où les agent.es
publics sont confronté.es à une crise du travail majeure - sens et finalités du travail,
organisation et conditions de travail, valorisation du travail, démocratie au travail.
Outre la nécessaire abrogation de la loi portant transformation de la fonction publique de
2019, les nécessaires rétablissements des CHSCT et des Cap et de leurs champs de
compétence, ça n’est pas seulement de Qvct dont nous avons besoin de discuter avec les
employeurs publics mais bien du Travail, des missions de service public, des moyens y compris
dans un exercice de Gpec, de sa valorisation, des droits et des pouvoirs d’interventions des
organisations syndicales mais aussi des agent.es publics elles et eux-mêmes.
7 - La Cgt insiste sur l’importance de la dégradation des conditions de travail et de vie des
agent.es publics. Quelques chiffres :
* perte de pouvoir d’achat depuis 2010 : de l’ordre de 17 % !
* si l’on regarde la situation des agent.es de catégorie C dans les 3 versants constitutifs de la
fonction publique, ces dernières et derniers représentent 2,3 millions d’agent.es :
• 72 % dans le versant territorial
• 33 % dans le versant de l’Etat hors effectifs de l’éducation nationale
• 26 % dans le versant hospitalier
L’échelle des rémunérations se situe entre 1 et 1,3 Smic. De quoi parlons-nous ? D’un Smic à
1801,74 euros brut [traitement brut].
Les agent.es qui étaient sous le Smic se sont vu.es versé.es 0,06 euros !
Pour rappel, lorsqu’elles et ils atteignent l’indice sommital du 3ème grade de la catégorie C,
nous parlons alors d’un traitement brut de 2 353,09 euros !
La situation des agent.es de catégorie B, A et A+ est toute aussi inacceptable.
* des agent.es qui peuvent perdre des centaines d’euros lorsqu’elles et ils sont malades – des
exemples et un calculateur Cgt a été mis à disposition sur les sites des fédérations – services
publics, santé et action sociale, union fédérale des syndicats de l’Etat.
8 - La Cgt a pour objectif de :
* travailler avec toutes les organisations syndicales qui le souhaitent ou qui le souhaiteront -
deux exemples : la lettre ouverte au ministre de la Fonction publique signées des à 8 OS le 13
mars dernier – le communiqué d’appel à une journée d’actions le 3 avril prochain avec l’Unsa,
la Fsu et Solidaires.
* faire entendre et gagner sur les revendications des agent.es publics.
9 - Il ne s’agit pas uniquement de batailler sur les conditions de vie et de travail des agent.es
publics. Il s’agit aussi et surtout d’œuvrer pour que les citoyen.nes et les usagers.re disposent
de services publics et d’une fonction publique poursuivant au moins trois objectifs :
– la garantie et l’effectivité des droits,
– la satisfaction des besoins de toutes et tous,
– la mise en œuvre d’une nouvelle logique de développement articulant reconquête des
activités et des emplois industriels, la transition écologique, la possibilité pour les générations
d’aujourd’hui et de demain de satisfaire leurs besoins.
Pour conclure, la Cgt fonction publique apporte son soutien aux mobilisations en cours.
Elle appelle les agent.es publics à se mobiliser le 3 avril prochain y compris par la grève.
Un 3 avril qui, après les mobilisations des 8, 20 et 22 mars derniers, participe à la construction
d’une mobilisation que les employeurs publics doivent entendre en répondant aux
revendications portées.
Un 3 avril qui prendra des formes multiples et diverses : assemblées générales des personnels,
demandes d’audience auprès des employeurs publics, des préfets et des sous-préfets,
rassemblements, manifestations, ... y compris la grève pour ce qui concerne la Cgt, et autant
que possible des conférences de presse avec vous, les journalistes, dans les territoires.
La Cgt Fonction publique entend construire dans la durée un processus unitaire de mobilisation durant tout ce printemps.