- Article publié le 17 décembre 2021
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CGT Pôle ECO | Pouvoir d’achat - De quoi parle-t-on ? - Fiche Pouvoir d’achat 2
Le pouvoir d’achat est une notion centrale dans le débat politique et revendicatif.
Les chiffres sur le pouvoir d’achat au sens statistique sont constamment mis en avant sur la scène médiatique et par les dirigeants politiques, alors que la construction de cet indicateur et ses variantes restent assez méconnues.
Il est clair qu’au niveau sémantique, la notion de pouvoir d’achat pose problème pour la CGT puisqu’elle cantonne chaque individu à son rôle de consommateur. Le concept de pouvoir d’achat laisse totalement de côté des éléments indispensables à la qualité de vie et même au niveau de vie. Temps libre, relations non marchandes, militantisme ; tout ceci ne peut être saisi par le « pouvoir d’achat » qui ne pourra jamais être une mesure du bien-être tant individuel que collectif.
De la même façon, il ne tient pas compte de l’éloignement des services publics dans certains territoires qui de fait impliquent des dépenses supplémentaires en termes de transports pour accéder à ces services publics. Les services publics rendus en nature comme l’éducation ne sont pas pris en compte non plus.
Définition et calcul
Littéralement, le pouvoir d’achat se définit par la capacité d’achat de biens et services associé à un revenu donné. Les statistiques officielles le présentent en dynamique, c’est-à-dire que ce n’est pas le pouvoir d’achat à un instant T qui est calculé mais son évolution par rapport à une période précédente. Cette évolution se calcule par la différence entre l’évolution du revenu disponible brut et l’évolution de l’indice du prix de la dépense de consommation finale des ménages qui s’assimile à la mesure de l’inflation.
Le revenu disponible brut (voir encadré) correspond à l’ensemble des revenus du travail, du capital et des prestations sociales et revenus de transfert, auxquels on soustrait les impôts et cotisations sociales.
L’indice du prix de la dépense de consommation finale des ménages est légèrement différent de l’indice des prix à la consommation (IPC), le plus connu. Il diffère notamment par une meilleure prise en compte du prix des loyers. Cependant, comme l’a signalé l’Insee à plusieurs reprises et comme nous le verrons dans une autre fiche, il ne s’agit pas d’un indicateur du coût de la vie.
Exemple du calcul du revenu disponible brut Un ménage cumule 4 000 € de salaires bruts par mois et reçoit 10 € d’intérêts pour son livret A et des allocations familiales pour un montant de 131,55 €. À ces 4141,55 €, il faut soustraire 877,50 € de cotisations salariales et 40 € d’impôts. Le revenu disponible brut de ce ménage est donc de 3224,05 €. Si, suite à une augmentation, le cumul de leurs salaires bruts est de 4200 € bruts, les cotisations salariales s’élèvent à 921,50 € et les impôts à 45 €. Leur revenu disponible brut grimpe alors à 3 375,05 € soit une augmentation de 4,68 %. Si les prix restent inchangés, leur pouvoir d’achat a également augmenté de 4,68 %. |
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